Par quelle erreur, âmes vaines, Du plus pur sang de vos veines Achetez-vous si souvent, Non un pain qui vous repaisse, Mais une ombre qui vous laisse Plus affamés que devant ? Le pain que je vous propose Sert aux anges d'aliment ; Dieu lui-même le compose De la fleur de son froment : C'est ce pain si délectable Que ne sert point à sa table Le monde que vous suivez. Je l'offre à qui me veut suivre. Approchez. Voulez-vous vivre ? Prenez, mangez, et vivez. Ô Sagesse ! ta parole Fit éclore l'Univers, Posa sur un double pôle La terre au milieu des airs. Tu dis ; et les cieux parurent, Et tous les astres coururent Dans leur ordre se placer. Avant les siècles tu règnes. Mais que suis-je pour que tu daignes Vers moi te rabaisser ? L'âme enfin captive, Sous ton joug trouve la paix, Et s'abreuve d'une eau vive Qui ne s'épuise jamais.